Montmartre en bus électrique from TIP TOP PRODUCTIONS on Vimeo.
Emission de solutions
La très grande majorité des 4 500 bus d’Île-de-France roulent au gazole. Mais la RATP veut mettre en circulation des véhicules plus propres. Parmi les initiatives déjà prises figurent la ligne 100 % électrique qui gravit la butte Montmartre depuis 2001. Le relief accidenté représente une épreuve pour les batteries. Mais pour la RATP comme pour d’autres opérateurs, la tendance est claire : l’avenir du bus passe par l’électrique, même si dans un premier temps il faudra peut-être faire des concessions en optant pour les moteurs hybrides.
Emission de solutions, 2 octobre 2009
Repères
Le premier bus électrique a circulé en 1881. Il transportait alors neuf tonnes de batteries ! A cette époque, le transport hésitait encore entre l’essence, l’électricité et la vapeur. Et même lorsque le pétrole a emporté la partie, des solutions électriques ont perduré. A Lyon, dans l’entre-deux-guerres, plusieurs lignes d’électrobus dénommées « accubus », sillonnaient l’agglomération à 15 km/h de vitesse maximum et sur un rayon de 30 km. Les accubus n’allaient pas bien vite ni bien loin mais ils ne coûtaient pratiquement rien en exploitation et en entretien. Le pétrole a quand même fini par prendre le dessus.
Agissons ensemble
Ce n’est que depuis quelques années que le bus électrique fait son retour. Témoins et pionniers de ce retour d’affection, les deux premiers bus électriques de Montmartre sont apparus en 1996 et la ligne qui dessert Pigalle et la célèbre butte a été entièrement électrifiée en 2001. Aujourd’hui, une dizaine de bus sont en service sur le parcours. L’électrique permet de circuler en silence et sans pollution dans des axes étroites et à forte pente. A l’instar de Paris, une vingtaine de villes françaises font aujourd’hui circuler un ou plusieurs bus électrique, même si l’autonomie limitée à une demi-journée cantonne encore la technologie aux trajets courts.
Roulons pour l’avenir
Les incitations des pouvoirs publics et la demande du public font du bus propre un enjeu industriel. Les constructeurs font tout pour résoudre l’équation difficile entre le poids des batteries et le couple puissance-autonomie. Des batteries à plus forte capacité sont testées sur des bus de gabarit plus imposants. Par exemple, le bus Watt vient d’être présenté aux pouvoirs publics après avoir bénéficié de grosses subventions. Il se recharge à chaque station, avec un bras articulé qui pendant dix secondes prélève du courant à une borne. Ces mini-recharges sont stockées dans des super-condensateurs et suffisent à mouvoir le bus jusqu’à l’arrêt suivant. Selon le constructeur, ce bus retrouve un des atouts initiaux de l’électrique : le faible prix au kilomètre, bien en deçà de tous les autres carburants.
Infos pratiques
Les Montmartro’bus sont des Gépébus Oréos 55 E de la marque Gruau-Ponticelli. Ils transportent jusqu’à 55 personnes. Leurs batteries nickel-cadmium, performantes mais très polluantes, à recharge rapide, procurent une autonomie de 130 km, soit une demi-journée sur cette ligne. Deux autres exemplaires circulent à Morzine et Saint-Nazaire.
Les bus électriques sont en général des mini-bus voire des micro-bus d’une capacité d’environs 20 places. Ils sont en service dans une vingtaine de villes. Ils ne desservent pas toujours des lignes régulières. Ils fonctionnent plutôt sous la forme de navette ou à l’occasion d’événements.