La confiance retrouvée from TIP TOP PRODUCTIONS on Vimeo.
Emission de solutions
« Pour aider les femmes en grande détresse à reprendre confiance en elles et à retrouver plus facilement un travail, j’ai créé un salon de coiffure qui leur est réservé» explique Lucia Iraci. Cette coiffeuse parisienne de renom a ouvert en mars 2011 le Salon social Joséphine, situé à la Goutte d’Or dans le 18e arrondissement de la capitale. Un lieu qui propose aux femmes en situation de précarité de prendre soin d’elles. « Se sentir belle, c’est aussi réapprendre à vivre » formule Lucia Iraci. Au prix de trois euros la séance, ces femmes ont accès à des prestations de coiffure, de maquillage et de soin du corps. Elles peuvent aussi emprunter des vêtements de marque pour un entretien d’embauche ou un rendez-vous privé. Des entretiens sont également proposés avec une assistante sociale, un médecin psychologue et un gynécologue. 850 femmes fréquentent chaque mois ce salon, pensé par Lucia Iraci comme « un havre de paix » pour des personnes bousculées par la vie.
Emission de solutions, 09 septembre 2011
Repères
L’Insee estime que la France compte près de 2,4 millions de femmes et 2,1 millions d’hommes pauvres*. Mais selon les analyses de l’Observatoire des inégalités, femmes et hommes ne sont pas égaux devant la pauvreté. Après 75 ans, les femmes pauvres sont trois fois plus nombreuses que les hommes – espérance de vie plus longue, pas d’emploi occupé pendant la vie active. L’écart est également large dans la tranche d’âge des 25 à 34 ans : 7,1 % des femmes situées dans cette catégorie sont pauvres, contre 5,9 % des hommes. Selon l’Observatoire des inégalités, ce sont souvent des mères célibataires, qui perçoivent une allocation de parent isolé ou un salaire à temps partiel.
L’initiative de Lucia Iraci est fondée sur le constat que la précarité peut entraîner une perte de l’estime de soi et contribuer à déclencher la spirale de l’exclusion. Pendant plusieurs années, cette coiffeuse de haut niveau est allée à la rencontre de femmes en difficulté, leur proposant notamment des séances de coiffure dans son salon de Saint Germain des Prés. Elle a fondé en 2006 l’association Joséphine pour la beauté des femmes. Puis décidé, en 2011,de créer un salon de beauté géographiquement proche des quartiers d’habitation des femmes aidées. Le Salon Joséphine emploie aujourd’hui trois personnes salariées, épaulées par une quinzaine de bénévoles à forte compétence professionnelle. L’association Joséphine pour la beauté des femmes a gagné en 2010 le concours des projets sociaux de la mairie de Paris et reçu 20 000 € pour le lancement du salon.
* Un calcul fondé sur le nombre de personnes dont les revenus représentent 50 % du revenu médian (revenu qui sépare la population en deux parties égales).
Infos pratiques
Salon Joséphine
28 rue de la Charbonnière
75018 Paris
