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Émission de solutions
« Quand on a du mal à boucler ses fins de mois, faire les courses peut vite devenir un souci. Pour aider celles et ceux qui en ont besoin, on a décidé d’ouvrir une épicerie solidaire », explique Danielle Bobet, co-fondatrice de l’épicerie solidaire du Bouscat (Gironde). Les clients sont recommandés par les services sociaux de la mairie et du Conseil général qui subventionnent l’association gérante de l’épicerie. Ils bénéficient de tarifs allant de seulement 10 à 50 % du prix habituel. En contrepartie, ils s’engagent à participer à des ateliers « de lien et d’insertion ». On y apprend, entre autres, à mieux se vêtir, mieux se coiffer, utiliser l’ordinateur… pour faciliter l’insertion. Selon Danielle, « c’est un vrai travail de groupe, parce que la solidarité, par les temps qui courent, on en a besoin ». Émission de solutions, 8 juin 2010.
Repères
D’après l’Insee, 3,6 millions de personnes n’ont que 7 euros par jour pour se nourrir et s’habiller (avec un seuil français de pauvreté situé à 733 euros par mois par personne). Le Rapport de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale de 2006 montre que pour une partie importante de la population française, le moindre incident peut faire basculer vers la pauvreté. Ces personnes à faibles revenus, travailleurs pauvres, chômeurs accèdent difficilement aux circuits de consommation traditionnels. C’est le public visé par les épiceries solidaires, regroupées au sein de l’Association nationale de développement des épiceries solidaires (ANDES), créée il y a dix ans.
Agissons ensemble
Selon le réseau ANDES, il existe quelque 500 épiceries solidaires ou sociales en France. Elles sont créées et gérées par des associations ou des collectivités locales (mairies). Les plus importantes comptent jusqu’à cent familles clientes. L’accès à l’épicerie est limité dans le temps, en fonction de la situation des personnes. Les produits ne sont jamais totalement gratuits (de 10 à 50 % du prix du marché) et proviennent le plus souvent des grandes surfaces. Ils sont acquis grâce aux subventions et aux dons reçus par les associations. Au-delà de cette aide matérielle, les épiceries solidaires proposent aussi des activités où les compétences et atouts de chacun sont mis en avant.
Roulons pour l’avenir
Les épiceries solidaires souhaitent également améliorer l’alimentation des personnes qu’elles soutiennent. Sur certains marchés de gros (Rungis et Perpignan notamment), elles ont créé des chantiers d’insertion. L’objectif : récupérer les fruits et légumes invendus et en bon état, pour les vendre à bas prix dans leurs magasins. À Rungis, un tel projet – le Potager de Marianne – a fait l’objet d’une étude pour le compte du haut-commissariat aux solidarités actives contre la pauvreté, en mars 2010. Conclusion : la présence de fruits et de légumes frais dans les épiceries solidaires devrait s’intensifier à l’avenir et être accompagnée d’ateliers de cuisine. En effet, proposer des fruits dans les épiceries inciterait à la consommation de ce type de produits.
Infos pratiques
Association nationale de développement des épiceries solidaires
7, rue de Domrémy
75013 Paris
Tél. : 01 44 24 09 30
Site Internet des Epiceries solidaires