La plus propre avenue du monde from TIP TOP PRODUCTIONS on Vimeo.
Émission de solutions
Tout un symbole… Une partie des Champs-Élysées est désormais entretenue par des engins peu ou pas polluants. Un symbole de l’importance de la cause environnementale, mais aussi une démonstration des possibilités de ces véhicules. Petits, discrets, ils sont suffisamment autonomes et puissants pour assumer le nettoyage de ces immenses trottoirs affranchis de toute poubelle pour des raisons de sécurité et d’esthétique… Ces engins silencieux s’insèrent bien parmi les promeneurs et les cadres pressés.
Émission de solutions, 16 octobre 2009.
Repères
On l’a oublié, mais ce sont surtout des véhicules électriques qui au début du XXe siècle remplacèrent les 1 500 chevaux et 730 tombereaux chargés de la collecte des ordures à Paris. Dans les années 1920, la capitale compta jusqu’à une centaine « d’électromobiles ». En raison de leurs coûts d’exploitation, ces engins furent peu à peu remplacés par des camions à moteur thermique. Les véhicules moins polluants ont effectué leur retour dans les années 2000, la mairie de Paris ayant acheté une centaine de bennes à ordures au gaz naturel sur un parc de 450 camions. Idem du côté des petits engins destinés à l’entretien des trottoirs et des caniveaux : les appareils acquis récemment fonctionnent le plus souvent au gaz.
Agissons ensemble
La modernisation du parc de véhicules d’entretien de la voirie parisienne prend désormais en compte la lutte contre la pollution et les émissions de gaz à effet de serre. C’est aussi vrai pour les activités que la ville concède aux opérateurs privés, à l’instar du haut des Champs-Élysées où les normes de propreté sont drastiques ; la chasse au mégot y est notamment ouverte toute l’année ! La société Pizzorno Environnement, détentrice du contrat d’entretien de cette partie de l’avenue depuis juillet 2009, a déployé une équipe de huit personnes sur deux minibennes électriques, quatre balayeuses de trottoirs au gaz et une balayeuse de caniveaux de forte capacité au gaz. Les appareils fonctionnent de 14 heures à 20 heures tous les jours de l’année pour collecter une centaine de tonnes de déchets. Côté technique, les petits camions électriques, dotés de batteries au lithium, sont rechargés dans la nuit. Les moteurs des balayeuses puisent leur énergie dans une ou plusieurs bonbonnes de gaz.
Roulons pour l’avenir
Le gaz naturel est le carburant pour véhicule le moins polluant. Il dégage 25 % de CO2 en moins par rapport à un moteur à essence et 15 % de moins qu’un diesel. La production d’oxyde d’azote est réduite de 85 % par rapport au gazole.
Reste que le bilan énergétique n’est pas toujours aussi flatteur. À effort égal, on consomme plus de gaz que d’essence ou de gazole. Pour cette raison, la mairie de Paris pourrait reprendre le diesel pour certaines bennes à ordures. Autres problèmes : un coût à l’achat de 10 % à 15 % supérieur à l’équivalent diesel et un entretien plus onéreux car plus complexe. La solution d’avenir est peut-être la motorisation totalement électrique. Une seule condition : l’engin ne doit pas avoir besoin d’une grande autonomie ou d’une forte puissance. Du coup, la motorisation électrique va surtout propulser les petits camions de transport de matériaux ou de déchets.
Infos pratiques
La société Pizzorno Environnement est chargée du nettoyage de 43 000 m2 de trottoirs et caniveaux sur un parcours de 1,2 km en haut des Champs-Élysées.
Les deux minibennes basculantes électriques disposent d’une autonomie de 7 à 9 heures. Elles emportent 500 kg de déchets au maximum. Assez étroites (1,10 m de largeur) pour se faufiler parmi les passants, elles possèdent de grosses batteries au lithium rechargeables en quelques heures durant la nuit. Coût d’un camion : environ 25 000 €.
La balayeuse compacte à quatre roues, chargée notamment des caniveaux, est dotée d’une cuve à déchets et d’un dispositif de nettoyage à l’eau sous pression. Elle demande beaucoup de puissance et fonctionne donc au gaz. Elle peut rouler à 26 km/h et emporte six bonbonnes de gaz, de 6 kg chacune. Son prix : 65 000 €.Les quatre balayeuses de plus faible puissance, très maniables et pratiquement silencieuses, emportent deux bonbonnes de 6 kg de gaz. Prix : 25 000 €.